dimanche 15 mars 2015

2 COMPTE RENDUS DE LA REUNION PUBLIQUE MARSEILLE13 février 2015 CGTcheminots PACA / ASSOCIATIONS / USAGERS / ELUS

Quelques causes de disfonctionnements en SNCF PACA



Trop de trains supprimés en retard ou supprimés en région PACA. Nous avons mené depuis plusieurs semaines notre enquête. Elle peut être complétée, mais elle apporte quelques éléments de réflexions et de réponse.
1)      La « pagaille » pendant la période de vacances scolaires de février et de Noël, dont beaucoup d’usagers ont souffert entre Nice et Tende était la conséquence entre autres de l’utilisation de « nos » ramessur le parcours Marseille / les stations des Alpes du Sud (voir photos sur Facebook)
2)      Depuis de nombreuses années, pour des raisons « stratégiques d’économie », la maintenance a été concentrée à Marseille-La Blancarde. Ce mauvais choix semble devoir enfin être pris en compte par la SNCF elle-même, car elle envisagerait de relocaliser certains types de maintenance à Cannes-la-Bocca, après y avoir démantelé le centre demaintenance… Quel gâchis !
3)      La CGT-Cheminots PACA-Marseille a organisé le 13 février à Marseille une réunion publique de débat avec les cheminots, les élus, les usagers, les associations de défense. Seule la SNCF, invitée, a décliné. Deux délégués de notreComité y sont allés, et avons posé des questions sur les disfonctionnements du technicentre de La Blancarde. Il en est ressorti que les causes essentielles sont liées :
-         à un manque de personnel suite à des vagues de licenciements, et à des réaménagements de services, créant des antagonismes entre salariés et direction ;
-         un technocentre vétuste qui n’est plus adapté aux nouveaux matériels roulants, tant sur les moyens deréparation, ponts, fosse, … que sur les difficultés de circulation à l’intérieur du Technicentre ;
-         un approvisionnement en pièces de rechange déficient qui ralentit les délais de réparation ;
-         bon nombre d’opérations sont effectuées par des prestataires de service (sous traitance) pas « à la hauteur »
Pour l’année 2014 la SNCF a reversé à la région PACA 5,8 millions d’€ de pénalités pour ses disfonctionnements (retards, suppressions…). Ils auraient pu être investis dans une remise à niveau globale du technicentre, sa modernisation et les embauches nécessaires…
Il n’est plus possible de continuer cette politique de dégradation du service public ferroviaire. Tout le monde en souffre, les usagers, les cheminots, l’économie, l’environnement. Pour le profit de qui ?

René Dahon.

Réunion à Marseille
à l'invitation de la CGT cheminots des Bouches-du-Rhône.



Le vendredi 13 février 2015

Ont participé à cette réunion: 

Des militants et responsables CGT des cheminots représentant les divers corps de métier de 

la SNCF: conducteurs, contrôleurs, service commercial, service de l'équipement (entretien et 

construction des infrastructures), entretien des rames et locomotives.

Des représentants d'organisations d'usagers: Convergence Nationale Rail, FNAUT, CLCV, Comité 

de défense de la ligne Nice-Cuneo-Vintimille (René Dahon et moi-même),

Des usagers à titre individuel,

Des élus politiques du Front de gauche, puis J-Y Petit, Délégué régional aux Transports et vice-
président Conseil régional pendant la 2ème séance.

A noter qu'il n'y avait aucun représentant de la SNCF, bien qu'ils aient été invités...

Seuls deux employés de la SNCF sont venus des Alpes-Maritimes (Antibes)

Gilbert Garrel (responsable CGT) a exposé les raisons de cette réunion et de ce débat public:

Lors du débat et du vote sur la nouvelle organisation du transport ferroviaire pendant l'été 2014, 

les actions des cheminots pendant le mois de juin ont été dénaturées par les médias. Ceci afin de 

présenter ces actions comme étant purement corporatistes, alors que ce qui était en cause à travers 

les changements de statut et d'organisation, c'était l'avenir même du transport ferroviaire. Toutes les 

demandes de débat public ont été refusées et la loi a été votée pendant l'été.

Aujourd'hui, cette loi existe et s'applique. Reste à la décrypter et à évaluer quelles possibilités il 

reste pour assurer un service public de qualité. De profondes inquiétudes en découlent:

Dans la philosophie actuelle, dont découle notamment la loi Macron, les investissements doivent 

être rentables à moins de 10 ans (voir dans ce sens les rapports de la Cour des Comptes qui 

dénoncent les lignes TGV qui ne rapporteraient que 5 à 6% !...). Or, le retour sur investissement 

dans le ferroviaire est beaucoup plus long, et une ligne ferroviaire est destinée à durer plusieurs 

dizaines d'années.

C'est pourquoi le Gouvernement propose que ce que l'on nomme les lignes « capillaires » 

(parfois appelées « secondaires ») soient traitées ainsi : celles sans voyageurs, donc pour le fret, 

seraient privatisées; celles avec voyageurs seraient entièrement financées par les régions. 

Dans un cas comme dans l'autre, si ces moyens de financement font défaut, elles seraient fermées 

définitivement.

Or, ces lignes « capillaires » représentent 7 500 à 15 000 km, soit environ la moitié du réseau 

français. 

De plus, leur fermeture impacterait l'ensemble du réseau, car ce sont elles qui drainent le 

trafic vers le réseau principal, comme l'a souligné Pierre Ménard, représentant « Convergence 

Nationale Rail ».

Ce dernier a souligné aussi la baisse importante du fret ferroviaire qui est passé de 20% du fret 

total à moins de 8%.

Un représentant des cheminots a dénoncé la loi Macron qui permet de mettre des bus pour tous 

les trajets inférieurs à 100 km sans aucune autorisation préalable, mettant ainsi en danger le rail, 

mais aussi les usagers de la route. Exemples: Marseille-Nice ou Marseille-Briançon, etc... Seul un 

rapport de force réunissant les cheminots, les usagers et les élus pourrait faire échec à ces projets.

Une élue régionale, Nathalie Lefèvre, a expliqué qu'en tant qu'entreprise publique de l'état, la SNCF 

est un obstacle au marché privé ; c'est pourquoi son démantèlement est nécessaire pour ceux qui 

veulent développer une politique libérale des transports. Elle a souligné aussi que le Contrat de Plan 

État Région, actuellement en discussion, est en-dessous des contrats de plan précédents pour le 

ferroviaire. Or, dans la Région PACA, 80% de la population vit en zone urbaine ou péri-urbaine et 

que donc il est indispensable d'y développer les transports ferroviaires.

Le représentant de la FNAUT ayant été mis en cause à propos de la voie ferrée menant à Port Saint 

Louis du Rhône, celui-ci répond qu'il s'est battu pour défendre cette ligne. Il dénonce les grèves qui 

pénalisent les usagers. Par ailleurs, il semble que cette association ne s'oppose pas à la mise en place 

de la concurrence en matière de transport ferroviaire.

François Tejedor (collectif transport) dénonce le manque de matériel, d'investissement et d'effectifs 

(moins 50 agents par an)

Une usagère de la ligne Miramas – Marseille, très en colère, se plaint du manque de fiabilité des 

TER sur cette ligne: suppressions de rames à répétition, retards chroniques. Elle se trouve dans 

l'impossibilité de se rendre à son travail et de respecter ses horaires, envisageant même de devoir 

abandonner son emploi.

A propos des grèves et de l'utilisation qui en est faite, une militante CGT d'Antibes a expliqué 

que lors d'une grève concernant une partie des contrôleurs autour de Marseille, tous les 

cheminots de la Côte d'Azur étaient au travail. La SNCF en a profité pour supprimé des 

trains en affichant que ces suppressions étaient dues à un mouvement social. Le but étant 

clairement de dresser les usagers contre les cheminots.

Pierre Ménard (CNR) intervient à nouveau et reprend à son compte l'idée que la SNCF serait un 

obstacle aux projets de privatisation et d'ouverture à la concurrence. Il dénonce la dégradation du 

service et la volonté de diviser usagers et cheminots. La CNR se fixe comme objectif de faire 

converger élus, usagers et cheminots pour la défense du transport ferroviaire voyageurs et 

fret.

Un militant CGT du technicentre de Marseille Blancarde explique en détail tous les 

dysfonctionnements de ce centre de révision et réparations des rames: 

- Locaux inadaptés conçus sans concertation avec les personnels

- Difficultés d'acheminement des rames par manque d'un ou deux appareils de voie

- Effectifs nettement insuffisants: la mise en place du travail de nuit sans augmentation des effectifs 

n'a rien réglé, bien au contraire

- Matériel inadapté ou (et) mal conçu. Exemple: un échafaudage roulant d'une capacité de 2 

personnes pour 5 employés.

- Manque de pièces de rechange (qui de plus sont acheminées par route !...)

Résultat: la SNCF a payé 5,2 millions d'euros de pénalités à la Région pour 2014 en raison des 

trains supprimés, alors que l'adaptation des installations et le recrutement de personnels auraient 

coûté moins cher.

Ces problèmes du technicentre sont la cause essentielle des suppressions de trains en PACA : 

les rames restent bloquées trop longtemps en attente de révision ou réparation. De plus, elles 

repartent souvent avant que tous les travaux nécessaires aient été effectués, car d'autres rames 

attendent et qu'il y a urgence. Conséquences : pannes, matériel dégradé et sale,...

Cette intervention nous a paru particulièrement intéressante et significative de la politique menée 

par la SNCF.

C'est pourquoi René Dahon est intervenu pour demander à ce que ces informations soient diffusées 

auprès des usagers et ce, plus particulièrement dans les Alpes-Maritimes et dans nos vallées. Il 

est très important que les usagers victimes des retards chroniques et des suppressions fréquentes 

de trains en connaissent les causes afin que cesse la méfiance qui s'installe entre usagers et 

employés.

Pendant la deuxième partie du débat, avec J-Y Petit, vice-président régional chargé des transports, 

le représentant de la CGT a montré comment les « réformes » se succèdent dans l'entreprise SNCF: 

chacune a pour objectif de faire des économies sur le personnel et le matériel. Les résultats sont 

donc chaque fois négatifs. Ce qui permet aux directions de proposer de nouvelles méthodes de 

fonctionnement toujours accompagnées de baisses d'effectifs, et donc entrainant une nouvelle 

dégradation du service. C'est pourquoi les efforts financiers de la Région ne portent donc pas 

leurs fruits et de ce fait, le service des TER se dégrade d'année en année.

Quant au fret, il est dans un état déplorable. Un cheminot témoignait qu'au début de sa carrière à 

la plateforme de tri de Miramas, 1 800 wagons par jour étaient traités. On en est aujourd'hui à 500 

wagons par semaine ! Les capacités de fret ferroviaire ont été détruites partout: suppression des 

effectifs, matériel abandonné et qui pourrit dans d'immenses entrepôts,...

A noter, concernant « notre » ligne, le démantèlement prévu du Parco Roia à Vintimille, 

indispensable dans le cadre d’une remise en service du fret sur la ligne Vintimille-Cuneo...

Je suis aussi intervenu en commençant par citer un ancien ministre « On a un problème, c'est que 

les Français sont trop attaché à leurs services publics ». Pourquoi ? Parce qu'il est difficile de 

démolir un service auquel les gens sont attachés. D'où les « réformes » qui ont permis de cloisonner 

les cheminots en diverses catégories imperméables les unes aux autres. On a aussi tout fait pour 

dresser les usagers contre les cheminots par un vocabulaire violent lors de chaque grève: « les 

usagers sont des otages », les grévistes portent atteinte à la « liberté de travailler », etc. Enfin, on 

utilise maintenant la Cour des Comptes qui est devenue un organe politique avec pour mission de 

mettre en accusation tous les services publics. La politique actuelle de la SNCF m'amène à poser la 

question: « sommes-nous dans une logique de recherche de profit ou bien de casse de l'outil ? »

J'ai expliqué brièvement la problématique de notre ligne: la particularité de cette ligne 

internationale financée par l'Italie depuis sa reconstruction dans les années 1970; les problèmes 

liés au ralentissement à 40 km/h et aux suppressions de navettes entre Breil et Tende, ainsi que la 

lenteur dans la programmation des travaux de remise en état. Face à la construction d'un nouveau 

tunnel routier au col de Tende, j'ai montré l'urgente nécessité pour notre vallée de mettre en œuvre 

l'alternative ferroviaire pour le fret. Les caractéristiques techniques de notre ligne le permettraient, 

mais il manque la volonté politique, le matériel et le personnel. Il y a aussi le problème de la ligne 

côtière saturée par le trafic TER et qui empêche donc la circulation de trains de fret en l'absence 

d'une nouvelle ligne reliant le couloir rhodanien avec l'Italie...

Jean-Yves Petit est intervenu pour dire qu'il trouvait notre débat beaucoup trop négatif et que la 

Région consacrait d'énormes efforts financiers pour développer le transport ferroviaire en PACA. 

Le nombre de voyageurs transportés est en constante augmentation, prouvant ainsi l'utilité des 

investissements réalisés.
Il a dénoncé la fraude estimée entre 1⁄4 et 1/3 des voyageurs et qui constitue un important manque à gagner. Il a donc demandé à ce que les contrôles soient renforcés. 
Cette fraude est aussi un frein pour lui permettre de défendre les choix d'investissements au sein du 

conseil régional. Car ce choix politique de développer le rail n'est jamais complètement acquis et 

risque fort d'être remis en cause lors des prochaines échéances électorales.

A propos de notre ligne, il a affirmé que les choses étaient en bonne voie. Le principal problème 

serait la difficulté à obtenir une réponse de la part des autres collectivités invitées à compléter le 

financement du Contrat de Plan Etat Région: notamment le Conseil Général des A-M qui fait la 

sourde oreille et ne répond à aucune invitation pour en débattre. 

Nous avons dû repartir un peu avant la fin des débats en raison des horaires de train pour le retour.

Sylvain GOGOIS.

SOLIDARITE AVEC LE DEVELOPPEMENT DU RAIL PARTOUT DEUX PETITIONS A SIGNER :

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