La SNCF teste discrètement ce dispositif dans une vingtaine de gares TER. Objectif à terme : garder les salles d'attente ouvertes malgré la suppression des postes de guichetiers.

Philippe Wahl va pouvoir se réjouir : le PDG de La Poste, qui cherche de nouvelles activités pour ses facteurs afin de compenser la baisse continue du courrier, est en passe de trouver un nouveau client. La SNCF étudie en effet la possibilité de confier aux facteurs l'ouverture et la fermeture de petites gares TER, où les postes de guichetiers ont été supprimés.

Dévoilée par le syndicat Sud-Rail, l'information a été confirmée aux « Echos » par les deux entreprises publiques. Selon nos informations, une expérimentation pour une durée de six mois a été lancée en octobre dans 19 gares des Hauts-de-France.
Pour se préparer à l'arrivée de la concurrence , l'activité TER s'efforce depuis deux ans de réduire ses coûts, et cela passe par la suppression de nombreux postes de guichetiers, y compris dans des gares où cet agent était l'unique cheminot présent. Cela conduit jusqu'ici la compagnie à fermer purement et simplement les locaux, ce qui contraint les usagers à attendre à l'extérieur, même par temps pluvieux ou température glaciale. Pas vraiment de quoi amener à préférer le train.

Maintenir une certaine qualité d'accueil

Le test vise à maintenir (ou restaurer) une certaine qualité d'accueil, en conservant un accès à la salle d'attente. A ce stade, les facteurs se limitent à des passages ponctuels dans le cadre de leur journée. Ils doivent signaler d'éventuelles dégradations, ou encore s'assurer que le matériel (écrans d'information, sonorisation...) fonctionne correctement. Mais l'objectif à terme pour la SNCF serait de confier les clefs des locaux aux facteurs pour qu'ils ouvrent les locaux le matin et les ferment le soir (c'est déjà le cas ici ou là). La compagnie insiste toutefois sur le fait que les postiers n'interviennent à aucun moment dans l'activité ferroviaire (la circulation des trains).
Selon elle, les premiers retours sont positifs. La SNCF dément toutefois que la cible potentielle de ce dispositif soit de 2.000 gares, comme l'avance Sud-Rail. Ce recours aux postiers est une manière de faire accepter aux élus locaux, comme aux clients, la disparition de nombreux postes de cheminots dans les gares. Selon une source, la direction réfléchirait à d'autres pistes pour maintenir une présence humaine dans les petites gares.