DEUX REUNIONS LUNDI 1er JUIN 2015
15 H POINT SUR LES TRAVAUX A TENDE
18 h COMITE DE LIGNE A BREIL
Ce lundi 1er juin, l'avenir de la ligne
ferroviaire Nice-Breil-Tende-Cuneo-Vintimille était une fois de plus en débat
dans la vallée de la Roya.
Ce fut d'abord à 15 H, une rencontre à Tende des
nouveaux élus au Conseil Départemental Valérie TOMASINI et Francis TUJAGUE avec
Monsieur Jacques FROSSARD, directeur régional de SNCF Réseau, pour aborder la
délicate question des travaux d'entretien et de sécurité nécessaires sur la
partie française de la ligne qui dessert le haut de la Roya.
Puis à 16 H, toujours à Tende, une réunion de
travail avec les mêmes intervenants auxquels se sont ajoutés Jean-Yves PETIT, vice-président
de la Région PACA, délégué aux transports, et son homologue, Monsieur Balocco,
pour la Région Piémont, un responsable du service TER de la SNCF, une représentante du Conseil
Départemental des A-M, Monsieur le maire
de Tende, des élus représentant différentes Communes de la ligne, des représentants
de l'Association des Amis du Rail et du Comité Ligne de Vie franco-italien pour
le développement et la défense de la ligne Nice-Cuneo-Ventimiglia.
Enfin, à 18H un Comité de Ligne, réclamé depuis
plusieurs mois par les usagers, a rassemblé près de 200 personnes à Breil sur
Roya.
En décembre 2013, RFF décidait de limiter la
vitesse à 40 km/h sur ce tronçon, entraînant une réduction des offres de trains
et un allongement important de la durée des trajets entre Breil et Tende
(environ une heure). Depuis plus de deux ans, usagers, associations et élus de
la vallée manifestent pour obtenir les financements des travaux et aménagements
nécessaires. Des progrès ont été obtenus, notamment de la part du gouvernement
italien qui a débloqué 29 millions d'euros en août 2014. Les travaux vont donc
commencer, mais la programmation de ceux-ci ne laisse pas présager d'une
amélioration de la sécurité, et donc d'un retour à une circulation normale,
avant plusieurs années.
Il semble qu'il y ait une volonté de la part de la
SNCF d'utiliser ce ralentissement pour faire pression sur l'Etat italien afin
d'obtenir une rallonge financière. Mais ce sont les habitants de la Roya, ainsi
que toute l'économie locale et touristique, qui font les frais de ce bras de
fer. La continuité territoriale n'est plus assurée dans ce territoire français
enclavé entre la Ligurie et le Piémont.
Deux
questions vitales ont été soulevées :
1°) La
mise en place urgente d'une offre de transport
pour les habitants des villages situés en amont de Breil permettant
d'arriver à Nice avant 8H et d'en repartir après 18H.
Cette demande n'est toujours pas satisfaite, malgré les nombreuses
interventions auprès de la SNCF et de la Région organisatrice des TER. Cette
réticence à assurer l'égalité de traitement dans toute la vallée est
inacceptable. Un cahier de doléances
d'une quinzaine de pages leur a été remis à ce sujet par le Comité Franco-italien
Ligne de vie...
2°) Le
retour à une circulation normale des trains sur la partie française de la ligne
entre Breil et Tende :
Le phasage
des travaux prévoit une durée importante de ceux-ci avec des interruptions
partielles ou totales de la circulation, allant au moins jusqu'à fin 2017. Le
financement actuel comprend les 29 millions mis à disposition par l'Italie,
auxquels s'ajoutent 9 millions de l'État français, et 9 millions de la Région
PACA au contrat de plan 2015-20, ainsi que 2 millions de SNCF Réseau. Ces
sommes devraient permettre de restaurer les parties dégradées de la ligne,
d'installer des détecteurs de chutes de rochers, de renforcer quelques ouvrages
d'art, et de mettre en place dans les rames et sur la voie unique un système de
sécurité automatique d'arrêt des trains en cas de non respect de la
signalisation.
Le dossier avance donc dans le bon sens sous la
pression citoyenne, mais rien n'est encore totalement acquis.
Pour assurer la pérennisation et la modernisation
de la ligne, d'autres financements seront nécessaires: ils sont estimés par
SNCF Réseau à 90 millions d'euros, soit 50 de plus que les sommes déjà
attribuées: 29 (Italie) + 9 (France) + 9 (PACA) + 2 (SNCF) = 49.
La vigilance des usagers et des élus ne doit donc
pas se relâcher, d'autant que la politique actuelle du Gouvernement, c'est
l'abandon des TET (trains d'équilibre du territoire), c'est à dire le refus
d'assurer un développement équitable des territoires, notamment en zones
rurales.
La loi Macron est claire à ce sujet avec la mise
en concurrence des autocars « low-cost » privés contre le service
public ferroviaire. La préparation de la Conférence de Paris sur le climat en
décembre 2015 sera l'occasion de dénoncer le double langage de ceux qui
prétendent défendre l'environnement en favorisant le tout routier au détriment
du transport ferroviaire, pour les passagers comme pour le fret.
Compte rendu par
Sylvain Gogois, pour le Comité Franco-Italien Ligne de vie, 3.6.2015
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Direction des transports et des grands équipements
Direction des transports et des grands équipements
Conseil Régional
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INTERVENANTS
Mairie de Breil
sur Roya
M. André IPERT, Maire.
CONSEIL RÉGIONAL :
Jean-Yves PETIT, Vice-Président
du Conseil régional, délégué aux transports et à l’éco-mobilité.
Philippe Mussi,
Conseiller régional, président de la ligne
Jean-Christophe LEYDET, Direction des transports, chargé de mission
infrastructures ferroviaires
SNCF MOBILITE
Olivier MONNOT, Directeur délégué TER PACA.
Gauthier VERRIER, Directeur TER secteur Azur
SNCF RESEAU (RFF) :
Jacques FROSSARD, Directeur régional PACA.
Egalement présents :
Pierre Paul LEONELLI, Conseiller Régional, Vice-Président
Nice Côte d'Azur, Adjoint au Maire de Nice
Francis TUJAGUE, Conseiller département, Maire de Conte
Pierre DONADEY, Maire de l’Escarène, Brigitte
BRESC, Maire de Saorge, Cyrille
PIAZZA, Maire de Peille, Monique
GIRAUD-LAZZARI, Maire de Coaraze,
Représentés :
Mme Estrosi-Sassone, sénateur, M. Les Maires de Menton, Sospel, La Brigue,
Tende
M. Le Maire accueille les participants venus très nombreux (une
centaine personnes) et présente les intervenants ainsi que les élus
présents dans la salle rappelant l’importance de la ligne pour l’ensemble de la
vallée.
Projection
et commentaires du document « power point « servant de trame à la
réunion :
QUALITE
DE SERVICE :
O.MONNOT rappelle l’année 2014 marquée par l’arrêt des
circulations suite à l’éboulement de bon voyage et détaille les différentes
causes de suppression et d’irrégularité de cette desserte par ordre d’impact
sur les résultats :
- La production (matériel
défaillant, personnel) .Cause importante autant dans les
irrégularités que dans les suppressions
- L’infrastructure et les
causes externes (impactant davantage la régularité)
- Les conflits sociaux
(impactant les suppressions).
La » production » a enregistrée une nette amélioration depuis
le début de l’année grâce à une meilleure disponibilité du matériel et une
diminution notable des pannes.
Un usager souligne le problème des bus de substitution non
pris en compte dans ces statistiques .O.MONNOT indique qu’un dispositif de
surveillance des bus a été mis en place, permettant notamment :
- Un suivi en temps réel
par les agents SNCF
- Une vérification du
respect des horaires
- Une vérification auprès
du prestataire
Michel BRAUN précise qu’en dehors des suppressions comme l’arrêt des circulations
en 2014, les bus incriminés figurent uniquement pour information sur la fiche horaire mais ne
sont pas des bus de substitution SNCF mais des bus de la CARF.
Néanmoins il conviendrait de faire en sorte d’arriver à
une correspondance avec les trains car
souvent un décalage de quelques minutes ne permet pas la correspondance.
Par ailleurs, de nombreux participants manifestent leur
mécontentement quant à la desserte au nord de Breil.
La situation est dramatique pour les salariés et scolaires
de tous les villages au nord de Breil. Comme exemple, le 1er train
partant de Tende le matin est à 10h et arrive donc à Nice à 12h. Que fait-on
avec un train arrivant à Nice à 12h ? La situation est telle que des
personnes ont déménagé ou envisagent de
le faire.
G.COTTARLODA fait une proposition simple :
Il suffirait que le train qui part de Breil le matin à
6h21, parte de Tende et idem au retour. Peut-être faut-il pour cela sacrifier un
train hors heure de pointe mais ces 2 trains là sont nécessaires.
F. TUJAGUE indique qu’il faut étudier cette proposition.
G.NALLINO rappelle qu’un
courrier dans ce sens avait été transmis à SNCF et à la Région mais qu’aucune
réponse n’a été donnée. Il insiste sur la nécessité de renégocier la
convention.
Il faut également continuer de dialoguer avec les italiens
sur la cohérence des correspondances. Un train italien Vintimille Tende Cuneo arrive
à 19h08 à Breil mais ne permet pas la correspondance avec le train français en
provenance de Nice qui arrive à Breil 2
minutes après. (Demande faite aux italiens).
Les usagers précisent qu’ils défendent la vie de leur
territoire alors que pour les décideurs il s’agit de logiques comptables.
J.Y PETIT rappelle la dégradation constante et le désengagement des
italiens (16 à 18 AR avant, 2 AR aujourd’hui, difficile à compenser). Après les
investissements, la levée des ralentissements et les travaux, la marge de
manœuvre sera plus facile.
Il est souligné l’impossibilité de réserver pour les
groupes scolaires un train italien par la SNCF.
J.Y. PETIT confirme que les deux entreprises publiques ont coupé les ponts et qu’il n’est plus possible en effet de réserver ce type de prestation comme on le faisait avant.
O.MONNOT précise que dans le système de réservation international, les italiens ne font pas apparaître tous les trains. La base de données n’est pas alimentée. Lors de la réservation de groupe, SNCF garantie de la place pour le groupe. Elle ne peut le faire dans les trains italiens
J.Y. PETIT confirme que les deux entreprises publiques ont coupé les ponts et qu’il n’est plus possible en effet de réserver ce type de prestation comme on le faisait avant.
O.MONNOT précise que dans le système de réservation international, les italiens ne font pas apparaître tous les trains. La base de données n’est pas alimentée. Lors de la réservation de groupe, SNCF garantie de la place pour le groupe. Elle ne peut le faire dans les trains italiens
INFRASTRUCTURE :
J.FROSSARD rappelle le regroupement SNCF et Réseau ferré de France. Trois
établissements publics à caractère industriel (Epic), dont l'un nommé SNCF
chapeautera deux filiales, « SNCF Mobilités » et « SNCF Réseau ».
L’unification est accompagnée d’une réorientation avec priorité à la sécurité à la suite des accidents de 2013 et 2014 à
Brétigny sur Orges et Denguin d’où les équipes de réalisation de la maintenance
en forte tension entrainant un report
des opérations de développement.
Par ailleurs, un usager évoquait la logique comptable des décideurs au
détriment de la vie des territoires. Mais on ne peut hélas pas passer outre la
logique comptable actuelle avec une dette de 37 milliards d’euros.
Il y aura quelques plages travaux pour 2016 dans les
meilleures conditions pour le personnel et pour l’aspect financier.
J.FROSSARD : les relations qui avaient été rompues avec les
italiens sur l’infrastructure (rupture du fret) reprennent et permettent d’espérer une évolution tant sur
les circulations voyageurs que sur le fret.
En effet, dans le cadre des travaux de percement du 2ème
tube du tunnel routier de Tende par la Sté GLF , il est prévu d’évacuer
les déblais par fret ferroviaire vers l’Italie ( 1 AR le matin, 2 l’après-midi
)
J.Y PETIT se réjouit de ce retour de trains fret depuis tant d’années.
Puisque c’est possible, il faut donc envisager d’autres opportunités.
Les usagers s’interrogent sur le peu de motivation de SNCF pour
développer ce fret. Pourtant Il faut savoir que le coût des sillons pour le
fret est beaucoup moins élevé que celui destiné au trafic voyageurs. La
question est politique.
M. BRAUN : sur une ligne régionale d’Allemagne le fret a augmenté de 50% entre 2000 et 2015. En
France, c’est le contraire.
M. MOLINARI souligne qu’il est très paradoxal de se réjouir que le
tunnel routier fasse avancer le fret. Il s’étonne également que 6 sillons entre
Vievola et Limone soient disponibles alors qu’il n’y en a pas pour le trafic
voyageur.
Un usager indique qu’il faut profiter du rétablissement du
fret pour interdire la circulation des véhicules > 19 tonnes et des
véhicules articulés beaucoup trop dangereux et pollueurs.
J.FROSSARD : le dialogue a repris .Cette ouverture est positive
tant pour le trafic voyageurs que pour
le fret. De plus, il y a obligation d’évacuer les déblais par le fer.
Financements
et Convention avec les italiens :
Les limitations à 40 km, voire davantage du fait du manque
d’entretien de la ligne sur la partie française ne vont pas totalement être
résolus avec les 29M€ accordés par décret italien en 2014 et concrétisés
par la signature d’une convention en mars dernier.
Le CPER 2015-2020 signé le 29 mai dernier prévoit un
financement à hauteur 18,20M€ (Etat/région) qui viennent s’ajouter aux 29M€,
soit un total de 48,20M€.
Les prochaines étapes sont :
18 juin 2015 : présentation à Nice de l’étude sur l’utilisation
des 29M€ et démarrage des travaux préparatoires des Viaducs Maglia et Lavina,
Prévisions 2016 : systèmes de signalisation DDAT (dispositif
d’arrêt automatique des trains) en gare
de Tende,
Prévisions 2017 : systèmes de signalisation DDAT en
gare de Breil et intermédiaires, travaux de sécurisation du tunnel de Tende,
Systèmes de signalisation SCMT (système de contrôle de la marche des trains
utilisé en Italie et proche du système de contrôle par balise), travaux de voie.
J.Y PETIT précise également une 2ème étape de travaux
permettant la pérennisation de la ligne et le développement du bas de la ligne.
Points
divers :
Bon voyage : Travaux de la Métropole non
terminés imposant un ralentissement.
La ligne va-t-elle bénéficier des péages : Réponse J.
Frossard : impossible de gagner de l’argent sur cette ligne qui coute
largement plus qu’elle ne rapporte.
Parking à Fontanil demande d’ouverture le WE : en
cours de discussions avec la Direction
des lycées et les autres AOT
Fermeture prévue de la Gare de Tende : Ne pourrait-on
pas avoir une ouverture au moins du mercredi au dimanche pour les salariés et
les touristes du week-end ?
Les associations attendent depuis 6 mois un rendez-vous avec la Sté GLF (tunnel routier).
L’ensemble des usagers demandent à tous les décideurs et
élus de rester unis pour avancer et de mettre de côté les querelles politiques
sans intérêt pour eux.
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