mercredi 17 juin 2015

Compte rendus Comité de ligne du 1er juin à Breil-sur-Roya du Comité + par la Région + Affiche d'appel


                                                                                             

               DEUX REUNIONS LUNDI 1er JUIN 2015
15 H POINT SUR LES TRAVAUX A TENDE
18 h COMITE DE LIGNE A BREIL


Ce lundi 1er juin, l'avenir de la ligne ferroviaire Nice-Breil-Tende-Cuneo-Vintimille était une fois de plus en débat dans la vallée de la Roya.
Ce fut d'abord à 15 H, une rencontre à Tende des nouveaux élus au Conseil Départemental Valérie TOMASINI et Francis TUJAGUE avec Monsieur Jacques FROSSARD, directeur régional de SNCF Réseau, pour aborder la délicate question des travaux d'entretien et de sécurité nécessaires sur la partie française de la ligne qui dessert le haut de la Roya.
Puis à 16 H, toujours à Tende, une réunion de travail avec les mêmes intervenants auxquels se sont ajoutés Jean-Yves PETIT, vice-président de la Région PACA, délégué aux transports, et son homologue, Monsieur Balocco, pour la Région Piémont, un responsable du service TER de la  SNCF, une représentante du Conseil Départemental des A-M,  Monsieur le maire de Tende, des élus représentant différentes Communes de la ligne, des représentants de l'Association des Amis du Rail et du Comité Ligne de Vie franco-italien pour le développement et la défense de la ligne Nice-Cuneo-Ventimiglia.
Enfin, à 18H un Comité de Ligne, réclamé depuis plusieurs mois par les usagers, a rassemblé près de 200 personnes à Breil sur Roya.
En décembre 2013, RFF décidait de limiter la vitesse à 40 km/h sur ce tronçon, entraînant une réduction des offres de trains et un allongement important de la durée des trajets entre Breil et Tende (environ une heure). Depuis plus de deux ans, usagers, associations et élus de la vallée manifestent pour obtenir les financements des travaux et aménagements nécessaires. Des progrès ont été obtenus, notamment de la part du gouvernement italien qui a débloqué 29 millions d'euros en août 2014. Les travaux vont donc commencer, mais la programmation de ceux-ci ne laisse pas présager d'une amélioration de la sécurité, et donc d'un retour à une circulation normale, avant plusieurs années.
Il semble qu'il y ait une volonté de la part de la SNCF d'utiliser ce ralentissement pour faire pression sur l'Etat italien afin d'obtenir une rallonge financière. Mais ce sont les habitants de la Roya, ainsi que toute l'économie locale et touristique, qui font les frais de ce bras de fer. La continuité territoriale n'est plus assurée dans ce territoire français enclavé entre la Ligurie et le Piémont.
Deux questions vitales ont été soulevées :
1°) La mise en place urgente d'une offre de transport  pour les habitants des villages situés en amont de Breil permettant d'arriver à Nice avant 8H et d'en repartir après 18H. Cette demande n'est toujours pas satisfaite, malgré les nombreuses interventions auprès de la SNCF et de la Région organisatrice des TER. Cette réticence à assurer l'égalité de traitement dans toute la vallée est inacceptable. Un cahier de doléances d'une quinzaine de pages leur a été remis à ce sujet par le Comité Franco-italien Ligne de vie...
2°) Le retour à une circulation normale des trains sur la partie française de la ligne entre Breil et Tende :
 Le phasage des travaux prévoit une durée importante de ceux-ci avec des interruptions partielles ou totales de la circulation, allant au moins jusqu'à fin 2017. Le financement actuel comprend les 29 millions mis à disposition par l'Italie, auxquels s'ajoutent 9 millions de l'État français, et 9 millions de la Région PACA au contrat de plan 2015-20, ainsi que 2 millions de SNCF Réseau. Ces sommes devraient permettre de restaurer les parties dégradées de la ligne, d'installer des détecteurs de chutes de rochers, de renforcer quelques ouvrages d'art, et de mettre en place dans les rames et sur la voie unique un système de sécurité automatique d'arrêt des trains en cas de non respect de la signalisation.

Le dossier avance donc dans le bon sens sous la pression citoyenne, mais rien n'est encore totalement acquis.
Pour assurer la pérennisation et la modernisation de la ligne, d'autres financements seront nécessaires: ils sont estimés par SNCF Réseau à 90 millions d'euros, soit 50 de plus que les sommes déjà attribuées: 29 (Italie) + 9 (France) + 9 (PACA) + 2 (SNCF) = 49.
La vigilance des usagers et des élus ne doit donc pas se relâcher, d'autant que la politique actuelle du Gouvernement, c'est l'abandon des TET (trains d'équilibre du territoire), c'est à dire le refus d'assurer un développement équitable des territoires, notamment en zones rurales.
La loi Macron est claire à ce sujet avec la mise en concurrence des autocars « low-cost » privés contre le service public ferroviaire. La préparation de la Conférence de Paris sur le climat en décembre 2015 sera l'occasion de dénoncer le double langage de ceux qui prétendent défendre l'environnement en favorisant le tout routier au détriment du transport ferroviaire, pour les passagers comme pour le fret.

Compte rendu par Sylvain Gogois, pour le Comité Franco-Italien Ligne de vie, 3.6.2015
                                                                         
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Direction des transports et des grands équipements
Conseil Régional




Résumé du comité de ligne « Paillon Roya Bévéra »
Breil sur Roya – 1er juin 2015
 
 







INTERVENANTS 

Mairie de Breil sur Roya
M. André IPERT, Maire.

CONSEIL RÉGIONAL :        
Jean-Yves PETIT, Vice-Président du Conseil régional, délégué aux transports et à l’éco-mobilité.
Philippe Mussi, Conseiller régional, président de la ligne
Jean-Christophe LEYDET, Direction des transports, chargé de mission infrastructures ferroviaires

SNCF MOBILITE
Olivier MONNOT, Directeur délégué TER PACA.
Gauthier VERRIER, Directeur TER secteur Azur

SNCF RESEAU (RFF) :
Jacques FROSSARD, Directeur régional PACA.

Egalement présents  :
Pierre Paul LEONELLI, Conseiller Régional, Vice-Président Nice Côte d'Azur, Adjoint au Maire de Nice
Francis TUJAGUE, Conseiller département, Maire de Conte
Pierre DONADEY, Maire de l’Escarène, Brigitte BRESC, Maire de Saorge, Cyrille PIAZZA, Maire de Peille, Monique GIRAUD-LAZZARI, Maire de Coaraze,

Représentés : Mme  Estrosi-Sassone, sénateur, M.  Les Maires de Menton, Sospel, La Brigue, Tende
M. Le Maire accueille les participants venus très nombreux (une centaine personnes) et  présente les intervenants ainsi que les élus présents dans la salle rappelant l’importance de la ligne pour l’ensemble de la vallée.
Projection et commentaires du document «  power point «  servant de trame à la réunion :
QUALITE DE SERVICE :
O.MONNOT rappelle l’année 2014 marquée par l’arrêt des circulations suite à l’éboulement de bon voyage et détaille les différentes causes de suppression et d’irrégularité de cette desserte par ordre d’impact sur les résultats :
  • La production (matériel défaillant, personnel) .Cause importante autant dans les irrégularités que dans les suppressions
  • L’infrastructure et les causes externes (impactant davantage la régularité)
  • Les conflits sociaux (impactant les suppressions).
La  » production »  a enregistrée une nette amélioration depuis le début de l’année grâce à une meilleure disponibilité du matériel et une diminution notable des pannes.
Un usager souligne le problème des bus de substitution non pris en compte dans ces statistiques .O.MONNOT indique qu’un dispositif de surveillance des bus a été mis en place, permettant notamment :
  • Un suivi en temps réel par les agents SNCF
  • Une vérification du respect des horaires
  • Une vérification auprès du prestataire
Michel BRAUN précise qu’en dehors des suppressions comme l’arrêt des circulations en 2014, les bus incriminés figurent uniquement  pour information sur la fiche horaire mais ne sont pas des bus de substitution SNCF mais des bus de la CARF.
Néanmoins il conviendrait de faire en sorte d’arriver à une  correspondance avec les trains car souvent un décalage de quelques minutes ne permet pas la correspondance.
Par ailleurs, de nombreux participants manifestent leur mécontentement quant à la desserte au nord de Breil.
La situation est dramatique pour les salariés et scolaires de tous les villages au nord de Breil. Comme exemple, le 1er train partant de Tende le matin est à 10h et arrive donc à Nice à 12h. Que fait-on avec un train arrivant à Nice à 12h ? La situation est telle que des personnes ont déménagé ou  envisagent de le faire.
G.COTTARLODA fait une proposition simple :
Il suffirait que le train qui part de Breil le matin à 6h21, parte de Tende et idem au retour. Peut-être faut-il pour cela  sacrifier un  train hors heure de pointe mais ces 2 trains là  sont nécessaires.
F. TUJAGUE indique qu’il faut étudier cette proposition.
G.NALLINO rappelle  qu’un courrier dans ce sens avait été transmis à SNCF et à la Région mais qu’aucune réponse n’a été donnée. Il insiste sur la nécessité de renégocier la convention.
Il faut également continuer de dialoguer avec les italiens sur la cohérence des correspondances. Un train italien Vintimille Tende Cuneo arrive à 19h08 à Breil mais ne permet pas la correspondance avec le train français en provenance de Nice  qui arrive à Breil 2 minutes après. (Demande faite aux italiens).
Les usagers précisent qu’ils défendent la vie de leur territoire alors que pour les décideurs il s’agit de logiques comptables.
J.Y PETIT rappelle la dégradation constante et le désengagement des italiens (16 à 18 AR avant, 2 AR aujourd’hui, difficile à compenser). Après les investissements, la levée des ralentissements et les travaux, la marge de manœuvre sera plus facile.
Il est souligné l’impossibilité de réserver pour les groupes scolaires un train italien par la SNCF.
J.Y. PETIT confirme que les deux entreprises publiques ont coupé les ponts et qu’il n’est plus possible en effet de réserver ce type de prestation comme on le faisait avant.
O.MONNOT précise que dans  le système de réservation international, les italiens ne font pas apparaître tous les trains. La base de données n’est pas alimentée. Lors de la réservation de groupe, SNCF garantie de la place pour le groupe. Elle ne peut le faire dans les trains italiens
INFRASTRUCTURE :
J.FROSSARD rappelle le regroupement SNCF et Réseau ferré de France. Trois établissements publics à caractère industriel (Epic), dont l'un nommé SNCF chapeautera deux filiales, « SNCF Mobilités » et « SNCF Réseau ».
L’unification est accompagnée d’une réorientation avec priorité à la sécurité  à la suite des accidents de 2013 et 2014 à Brétigny sur Orges et Denguin d’où les équipes de réalisation de la maintenance en forte tension  entrainant un report des opérations de développement.
Par ailleurs, un usager  évoquait la logique comptable des décideurs au détriment de la vie des territoires. Mais on ne peut hélas pas passer outre la logique comptable actuelle avec une dette de 37 milliards d’euros.
Il y aura quelques plages travaux pour 2016 dans les meilleures conditions pour le personnel et pour l’aspect financier.
J.FROSSARD : les relations qui avaient été rompues avec les italiens sur l’infrastructure (rupture du fret) reprennent et  permettent d’espérer une évolution tant sur les circulations voyageurs que sur le fret.
En effet, dans le cadre des travaux de percement du 2ème tube du tunnel routier de Tende par la Sté GLF , il est prévu d’évacuer les déblais par fret ferroviaire vers l’Italie ( 1 AR le matin, 2 l’après-midi )
J.Y PETIT se réjouit de ce retour de trains fret depuis tant d’années. Puisque c’est possible, il faut donc envisager d’autres opportunités.
Les usagers  s’interrogent  sur le peu de motivation de SNCF pour développer ce fret. Pourtant Il faut savoir que le coût des sillons pour le fret est beaucoup moins élevé que celui destiné au trafic voyageurs. La question est politique.
M. BRAUN : sur une ligne régionale d’Allemagne le fret  a augmenté de 50% entre 2000 et 2015. En France, c’est le contraire.
M. MOLINARI souligne qu’il est très paradoxal de se réjouir que le tunnel routier fasse avancer le fret. Il s’étonne également que 6 sillons entre Vievola et Limone soient disponibles alors qu’il n’y en a pas pour le trafic voyageur.
Un usager indique qu’il faut profiter du rétablissement du fret pour interdire la circulation des véhicules > 19 tonnes et des véhicules articulés beaucoup trop dangereux et pollueurs.
J.FROSSARD : le dialogue a repris .Cette ouverture est positive  tant pour le trafic voyageurs que pour le fret. De plus, il y a obligation d’évacuer les déblais par le fer.
Financements et Convention avec les italiens :
Les limitations à 40 km, voire davantage du fait du manque d’entretien de la ligne sur la partie française ne vont pas totalement être résolus avec les 29M€ accordés par décret italien en 2014 et concrétisés par la signature d’une convention en mars dernier.
Le CPER 2015-2020 signé le 29 mai dernier prévoit un financement à hauteur 18,20M€ (Etat/région) qui viennent s’ajouter aux 29M€, soit un total de 48,20M€.
Les prochaines étapes sont :
18 juin 2015 : présentation à Nice de l’étude sur l’utilisation des 29M€ et démarrage des travaux préparatoires des Viaducs Maglia et Lavina,
Prévisions 2016 : systèmes de signalisation DDAT (dispositif d’arrêt automatique des trains)  en gare de Tende,
Prévisions 2017 : systèmes de signalisation DDAT en gare de Breil et intermédiaires, travaux de sécurisation du tunnel de Tende, Systèmes de signalisation SCMT (système de contrôle de la marche des trains utilisé en Italie et proche du système de contrôle par balise),  travaux de voie.
J.Y PETIT précise également une 2ème étape de travaux permettant la pérennisation de la ligne et le développement du bas de la ligne.
Points divers :
Bon voyage : Travaux de la Métropole non terminés  imposant un ralentissement.
La ligne va-t-elle bénéficier des péages : Réponse J. Frossard : impossible de gagner de l’argent sur cette ligne qui coute largement plus qu’elle ne rapporte.
Parking à Fontanil demande d’ouverture le WE : en cours de discussions  avec la Direction des lycées et les autres AOT
Fermeture prévue de la Gare de Tende : Ne pourrait-on pas avoir une ouverture au moins du mercredi au dimanche pour les salariés et les touristes du week-end ?
Les associations attendent depuis 6 mois  un rendez-vous avec la Sté GLF (tunnel routier).

L’ensemble des usagers demandent à tous les décideurs et élus de rester unis pour avancer et de mettre de côté les querelles politiques sans intérêt pour eux.


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